xx.novembris.mmxxiv
xix.novembris.mmxxiv
Masha, la sans-utérus a trouvé son éditeur, les éditions des Lumières, et paraîtra, en papier et numérique, le 3 janvier 2025, sous une couverture rose pâle, présentant une gravure de Francisco de Goya intitulée Mauvaise femme. J’y explore la sexualité & la vieillesse, la grossesse & les entrailles. Dès l’origine ce roman se voulait une traversée noire, comme le voyage en train de deux vieillards perdus dans les brumes de leurs propres fantasmes, entre chapelles & bordels, lits, silicone, corps, crimes & mélancolie.
iv.octobris.mmxxiv
“C’est sur la peau de mon cœur que l’on trouverait des rides. Je suis déjà un peu parti, absent. Faites comme si je n’étais pas là. Ma voix ne porte plus très loin. Mourir sans savoir ce qu’est la mort, ni la vie. Il faut se quitter déjà ? Ne me secouez pas. Je suis plein de larmes.” — Henri Calet
xvii.aprilis.mmxxiv
Écris en ce moment, pour les besoins de mon manuscrit sur Jack, des passages assez durs sur le cannibalisme, des anecdotes notamment tirées d’un livre de Jasper Becker, Hungry Ghosts: Mao’s Secret Famine. En parallèle cherche sur YouTube des pépites du passé et regarde ce numéro exceptionnel de Raymond Devos, J’ai des doutes. (La vie est souvent triste, même s’il est mal aisé de s’en plaindre lorsqu’on mange à sa faim dans le confort.) Écoute depuis en boucle l’étude n°5 de Fernando Sor.
xxi.martius.mmxxiv
Ai dévoré L’Apparence du vivant de Charlotte Bourlard. Prix Sade 2022. Une réincarnation de Gabrielle Wittkop en moins guindé. On pense aussi à Rachilde et à ses histoires d’amour étrange pour le moins. Ou à Un chœur d’enfants maudits de feu Tom Piccirilli, pour des raisons moins claires. Peut-être la langue, des phrases courtes, les décors intérieurs. De ce roman élégant de C. Bourlard, je ne retiens pas tant les passages sanglants, anatomiques ou sexuels, que le quotidien touchant du funérarium, les thés, les livres, la musique, l'habillage, les cercueils.
xv.februarius.mmxxiv
“That grave you’ve dug between your legs / Is hard to resist” — Écoute en boucle “Little Empty Boat” de Nick Cave And The Bad Seeds.
ii.februarius.mmxxiv
“À l’absinthe — verte, émeraude, opaline comme l’intérieur morveux d’une vieille déesse ou d’une aïeule qu’on vient d’ouvrir du sexe à la gorge —, à l’absinthe et au rasoir Van Gogh se coupe l’oreille gauche le 23 décembre 1888, à Arles, dans le sud de la France. Événement banal lorsqu’on sait comment, sept ans plus tard, un vigneron français horrifie l’Europe. En 1905 Jean Lanfray a trente et un ans. Un jour il rentre chez lui après un déjeuner en ville. Suivant son habitude il est ivre d’absinthe. Sa femme Marie-Louise lui demande de traire leurs vingt vaches. Il refuse. Il s’assoit dans la cuisine et se met à boire. Marie-Louise va traire et, à son retour, son mari lui demande de cirer ses chaussures. Elle refuse. Jean finit sa bouteille, puis saisit son fusil et shoote Marie-Louise qui meurt. Arrive Rose, sa fille de quatre ans, qu’il shoote. Puis Jean va chercher Blanche, sa seconde fille, de deux ans, et la shoote. Enfin il retourne son arme contre lui, mais ne parvient qu’à se déchirer la mâchoire. Trois meurtres ? Non, quatre : Marie-Louise attendait un enfant. Le procès de Jean Lanfray a lieu. Un psychiatre belge déclare et conclut : « L’accès de rage de Lanfray, le massacre dont il s’est rendu coupable ne peuvent s’expliquer que parce qu’il buvait de l’absinthe. » À la suite de cette affaire plusieurs pays d’Europe en interdisent la vente et la consommation.” (Extrait de ce que je considère comme mon meilleur texte publié à ce jour : “L’Effroyable Affaire des souffreuses” dans Les Affaires du club de la rue de Rome, La Volte, 2020.) — Écoute ce matin Lacrimae Inferni - Occult Dark Ambient Music - Dark Monastic Chantings - Dark Gregorian Chants.
i.februarius.mmxxiv
Ai lu avec intérêt la newsletter #3 de la Select-Bibliothèque. “Ce doit être l’aspect qui m’attire désormais le plus, vice et décadentisme.” On conseillera également L’Obsession du Matto-Grosso de Christophe Bier, aux éditions du Sandre. — Écoute les vieilles distorsions étranges de cette version d’Edward Scissorhands par Ivan Buenrostro. Vieille nostalgie d’un grenier perdu en rêve, où il ferait bon être à ne rien faire d'autre qu’à regarder les nuages par la béance du toit éventré. Aurais aimé être Tim B. dans les années 90.
xxxi.ianuarius.mmxxiv
Aucune nouveauté depuis un moment. Suis plongé toujours dans l’écriture du livre sur Jack the Ripper. — Cependant une nouvelle va paraître cette année, dans une anthologie nommée Les Nouveaux Déviants, au Diable vauvert. — Ai vu avec beaucoup de plaisir Saltburn d’Emerald Fennell. Esthétique, jouissif, baroque, comme on aime que les films soient. — Écoute BRIQUEVILLE, l’album IIII.