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“À l’absinthe — verte, émeraude, opaline comme l’intérieur morveux d’une vieille déesse ou d’une aïeule qu’on vient d’ouvrir du sexe à la gorge —, à l’absinthe et au rasoir Van Gogh se coupe l’oreille gauche le 23 décembre 1888, à Arles, dans le sud de la France. Événement banal lorsqu’on sait comment, sept ans plus tard, un vigneron français horrifie l’Europe. En 1905 Jean Lanfray a trente et un ans. Un jour il rentre chez lui après un déjeuner en ville. Suivant son habitude il est ivre d’absinthe. Sa femme Marie-Louise lui demande de traire leurs vingt vaches. Il refuse. Il s’assoit dans la cuisine et se met à boire. Marie-Louise va traire et, à son retour, son mari lui demande de cirer ses chaussures. Elle refuse. Jean finit sa bouteille, puis saisit son fusil et shoote Marie-Louise qui meurt. Arrive Rose, sa fille de quatre ans, qu’il shoote. Puis Jean va chercher Blanche, sa seconde fille, de deux ans, et la shoote. Enfin il retourne son arme contre lui, mais ne parvient qu’à se déchirer la mâchoire. Trois meurtres ? Non, quatre : Marie-Louise attendait un enfant. Le procès de Jean Lanfray a lieu. Un psychiatre belge déclare et conclut : « L’accès de rage de Lanfray, le massacre dont il s’est rendu coupable ne peuvent s’expliquer que parce qu’il buvait de l’absinthe. » À la suite de cette affaire plusieurs pays d’Europe en interdisent la vente et la consommation.” (Extrait de ce que je considère comme mon meilleur texte publié à ce jour : “L’Effroyable Affaire des souffreuses” dans Les Affaires du club de la rue de Rome, La Volte, 2020.) — Écoute ce matin Lacrimae Inferni - Occult Dark Ambient Music - Dark Monastic Chantings - Dark Gregorian Chants.

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