Le Revenant — Éric Chauvier


Encore un livre Allia à la couverture magnifique (en photographie — un jeune Baudelaire, moustache, air rebelle, entrejambes crevassée). Le Revenant est signé Éric Chauvier. Comme Les Nouvelles Métropoles du désir ce texte n’a pas de genre. C’est un délire vaguement anthropologique et vaguement gore. On le lit en se questionnant sans cesse sur les intentions de l’auteur. Baudelaire y est ressuscité à notre époque. Il erre sous la forme d’un zombi. Il est zooscatophage. On l’émascule. Et cetera. Formellement Le Revenant est une réification du poète. Au fil de la lecture on saisit quelques pistes. Baudelaire le premier a dénoncé les vices de la modernité. Il y a une critique de notre époque, de l’individualisme, des zones périurbaines, de la mondialisation de l’économie, ce genre de chose. Mais ce n’est pas l’essentiel. L’essentiel je l’ai trouvé dans cette succession de scènes horrifiques et de pointes mélancoliques. “Qui mesurera un jour ce qu’irradie au-delà du temps et de ses contingences l’esprit dégénéré de Charles Baudelaire ?”

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