Avec Consumés, son premier roman écrit à plus de 70 ans, David Cronenberg est parvenu à rendre la complexité et la
richesse morbide de sa vision du monde avec la même intensité que dans
ses films. La langue est d’une grande littérarité, loin, très loin
devant (par exemple) les tentatives malheureuses de Guillermo del Toro
avec sa trilogie de romans La Lignée. Cependant tout n’est pas parfait.
La narration rythmée et la densité des deux cent premières pages
s’effondrent soudain. Et la fin du roman, presque pénible à lire,
disperse les intrigues, oublie les personnages principaux et injecte
lourdement des dizaines de thématiques nouvelles. Cela dit
pour sa langue, pour son exercice de transposition réussie (de la pure
jubilation cronenbergienne littéraire) et pour son univers mêlant
technologie, criminologie (cannibalisme), paraphilie (apotemnophilie) ou
encore philosophie, entomologie et cinéma, Consumés s’avère pour moi
une œuvre inoubliable. [Tous les articles littéraires.]
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