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L’ami Christophe Siébert au micro de Mauvais genres pour Une vie de saint, un gigantesque Raspoutine-like roman que tout auteur peut garder sur son bureau et ouvrir à l’occasion pour piquer un bout de phrase, une idée, pour s’imprégner, comme on irait s’imprégner, en mal de matières, auprès du Festin nu, d’Argent Animal de Cisco ou des Racines du mal de Dantec ou de La Famille Royale de Vollmann, ce genre de monstres.  

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“Une nuit il ne put tenir. Telle était sa faim qu’elle eût pu le nourrir. Il la sentait dans son ventre avoir la consistance d’une matière sur le point d’être assimilée. Elle montait par vagues de son ventre à sa bouche où elle expirait en s'épuisant de n’être qu’un désir.” — Jean Genet, Pompes funèbres. Écoute en fond Hail Wermland de Toroidh.

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“Le problème a un genre. Le problème est masculin. Le masculinisme gagne de la place. Il gangrène peu à peu l’espace des salles de classe. Il est temps de s’en inquiéter.” Je partage ce texte d’Alexis Potschke — ami écrivain avec qui j’ai fait une partie de mes études de Lettres. Il enseigne aujourd’hui et poste régulièrement des textes beaux et justes sur son métier. Son analyse du meurtre de Mélanie mérite qu’on s’y arrête.

iv.iunii.mmxxv

Trois sons tristes, comme trois petites prières adressées respectivement au cœur, à l’âme, aux enfants. Bang Bang de Nancy Sinatra. Little Empty Boat de Nick Cave. Ari’s song de Nico.

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Viens de créer un compte mastodon. J’y explorerai mon manoir mental, soit les origines de mon appétence pour les monstres, l’étrange, le bizarre, pour ce qui se cache derrière les portes des manoirs des Addams, de Batman, du gardien de la crypte, de Resident Evil — quête entamée dans l’enfance, depuis le canapé du salon, quête jamais aboutie, manoirs toujours secrets, qu’on explore en pensées, en fantasmes, en livres.

xviii.decembris.mmxxiv

Quelle vie fut plus remplie que celle de sir C. Lee ? Comte, espion, chasseur de nazis, puis bien sûr acteur au plus de deux cents films, de Dracula à Saroumane en passant par Fu Manchu… Un documentaire va lui être consacré, The Life and Deaths of Christopher Lee.

xx.novembris.mmxxiv

Ne me lasse pas d’écouter cette compilation d’omar hound titrée ǂ‡ǂ‡ǂ‡ǂ‡ǂ‡ǂ‡ǂ‡ǂ‡ǂ‡ǂ. On y découvre une foule d’artistes entre dub et dark ambient, dont Andy Stott — encore des pistes à explorer. C’est une musique atmosphérique plus mathématique et ryhtmée que certains dark ambient trop souvent monotones. J’ajoute dans la continuité esthétique de cette compilation, cette autre regroupement de sons que j’appelle abusivement mathématiques et qui portent en eux je ne sais quel mystère humain, matériel, nostalgique, The Conet Project.

xix.novembris.mmxxiv

Masha, la sans-utérus a trouvé son éditeur, les éditions des Lumières, et paraîtra, en papier et numérique, le 3 janvier 2025, sous une couverture rose pâle, présentant une gravure de Francisco de Goya intitulée Mauvaise femme. J’y explore la sexualité & la vieillesse, la grossesse & les entrailles. Dès l’origine ce roman se voulait une traversée noire, comme le voyage en train de deux vieillards perdus dans les brumes de leurs propres fantasmes, entre chapelles & bordels, lits, silicone, corps, crimes & mélancolie. 

iv.octobris.mmxxiv

“C’est sur la peau de mon cœur que l’on trouverait des rides. Je suis déjà un peu parti, absent. Faites comme si je n’étais pas là. Ma voix ne porte plus très loin. Mourir sans savoir ce qu’est la mort, ni la vie. Il faut se quitter déjà ? Ne me secouez pas. Je suis plein de larmes.” — Henri Calet

xvii.aprilis.mmxxiv

Écris en ce moment, pour les besoins de mon manuscrit sur Jack, des passages assez durs sur le cannibalisme, des anecdotes notamment tirées d’un livre de Jasper Becker, Hungry Ghosts: Mao’s Secret Famine. En parallèle cherche sur YouTube des pépites du passé et regarde ce numéro exceptionnel de Raymond Devos, J’ai des doutes. (La vie est souvent triste, même s’il est mal aisé de s’en plaindre lorsqu’on mange à sa faim dans le confort.) Écoute depuis en boucle l’étude n°5 de Fernando Sor.